Tentatives de bonnes réponses à des questions qui peuvent ne pas l'être |
Sur les gros ordinateurs centraux le démarrage était appelé IPL (initial program loading). Sur les ordinateurs individuels c'est le terme boot qui s'est imposé, quelques fois francisé à la diable comme dans le barbarisme "booter".
Pourtant tous les dictionnaires sont formels, le nom anglais boot se traduit par botte. Pas celle d'asperges ou de radis mais celle que l'on chausse. C'est aussi le coffre d'une voiture mais cette acception n'est pas celle qui nous intéresse ici.
Si ceci éclaire un peu le titre de ce chapitre il va falloir néanmoins remonter aux sources pour comprendre le cheminement qui a conduit des bottes au démarrage d'un ordinateur.
La tige des bottes cavalières se termine généralement par une languette qui facilite le chaussage. On tire sur la languette pour s'aider à enfiler la botte. En anglais cette languette et appelée bootstrap. Au figuré ce mot évoque l'idée d'un moyen utilisé pour parvenir à ses fins, notamment ses propres ressources. Par exemple to bootstrap oneself signifie s'améliorer, se hisser, par soi-même.
Les informaticiens se sont emparés du mot bootstrap et de l'image qu'il véhicule en désignant par bootstrap program un programme qui sert d'amorce à l'enchaînement d'une cascade d'autres programmes. Ce qui est évoqué ici pour un anglophone est un peu de la même nature, bien que la finalité soit opposée, que ce qu'un francophone perçoit dans l'image du bout de laine sur lequel on tire pour tout détricoter
Depuis l'ordinateur s'est miniaturisé et le poste de travail personnel s'est répandu partout, aussi bien au travail qu'à la maison. Parallèlement, à la suite d'une surprenante opération de raccourci boot a pris le sens nouveau d'amorçage (exécution du programme d'amorce).
Voici donc, en quelques mots, l'explication du lointain rapport entre des bottes et un ordinateur, qui justifie le titre volontairement provocateur de ce chapitre.