Tentatives de bonnes réponses à des questions qui peuvent ne pas l'être |
Si l'on se pose cette question c'est que les fabricants et les fournisseurs d'accès internet utilisent souvent à tort l'un ou l'autre de ces mots dans leurs accroches publicitaires.
En local, les bits sont envoyés sous la forme de brèves impulsions électriques discontinues. Ce type de signal est dit numérique. Un signal analogique, comme celui qui va de l’amplificateur au haut parleur, varie lui de manière continue.
Les lignes téléphoniques sont conçues pour le transport de la voix sous la forme d’un signal analogique. Pour qu’elles puisent transmettre des bits il faut donc intercaler un matériel spécifique : le modem. Celui-ci va envoyer, et recevoir, un signal compatible avec leurs caractéristiques.
Le mot lui-même est un mot valise, contraction de modulateur démodulateur. Il module en émission et démodule en réception (de courtes explications concernant ces termes sont données en fin de chapitre). On peut donc en déduire qu’un modem communique toujours avec... un autre modem, son homologue à l'autre bout de la ligne.
Un réseau est constitué de nœuds interconnectés entre eux par des liens. Comme le montre la figure ci-dessous cela ressemble à un filet, d'ailleurs le mot réseau vient d'un mot latin qui veut dire filet. Quand il existe plusieurs chemins pour aller d'un nœud à l'autre, on parle de réseau maillé par analogie aux mailles d'un filet.
Pour déterminer quel chemin devront suivre les données et donc quels nœuds elles devront traverser, deux grandes méthodes sont utilisées : le chemin est défini au départ ou il est déterminé de proche en proche, au sein de chaque nœud. Dans le premier cas on parle de routage à la source, dans l'autre de routage dynamique ou à la volée.
Dans un réseau basé sur le protocole IP on va donc trouver un routeur IP à chaque nœud de réseau. Qu'il obéisse à une consigne ou qu'il agisse de son propre chef chacun de ces routeurs va examiner les paquets reçus et les faire suivre vers un autre routeur, ou s'il est le dernier de la chaîne, vers le destinataire final.
Un routeur est donc une sorte d'aiguillage au niveau des paquets IP. Mais chez soi, à quoi peut-il bien servir ?
Dans une installation domestique le routeur permet de mettre en communication le réseau du FAI et le réseau local, via un modem dans le cas d'un accès ADSL ou câble. Situé à la frontière entre internet et le réseau local on lui donne souvent le nom de passerelle. Il assure le passage des paquets IP qui arrivent d'internet vers le réseau local et réciproquement.
Pour communiquer avec l'extérieur le routeur est doté d'une adresse IP attribuée par le FAI (fournisseur d'accès à internet) appelée adresse IP publique. C'est celle-ci que verront les serveurs auxquels on s'adresse.
Pour communiquer avec les autres stations connectées au réseau local on lui attribut aussi une adresse IP privée. Elle ne sert que pour les communications avec les stations ou entre elles.
Cette adresse privée va donc servir pour la configuration du routeur. Ceux-ci sont aujourd'hui généralement dotés d'un serveur HTTP (hypertext transfer protocol) interne et il suffit de saisir l'adresse privée dans son navigateur habituel pour accéder aux menus de configuration.
Le routeur va aussi généralement jouer le rôle de serveur DHCP (dynamic host protocol configuration) afin de fournir automatiquement une adresse IP à toutes les stations qui en font la demande.
Quel que soit le mode d'accès à internet c'est le routeur qui gère la connexion avec l'extérieur. C'est donc dans sa mémoire que sont gérés l'identifiant et le mot de passe associé éventuellement nécessaires à l'établissement d'une connexion, et non dans les stations qui y sont connectées.Contrairement à un modem, un routeur n'est pas un périphérique d'ordinateur et ne requiert aucune installation au sens habituel du terme. Il n'y a donc besoin d'aucun CD ni autre kit d'installation. Leur utilisation n'apporte le plus souvent que des ennuis.
C'est dans bien des cas l'appareil que possède le particulier, seulement il ne le sait pas. La plupart du temps il lui a été vendu sous le nom de modem, plus rarement sous le nom de routeur et de plus en plus souvent, sous le nom de Supermagicbox par son FAI. Car tous ces boîtiers multiservices ou autres passerelles résidentielles sont des modems routeurs.
Comme son nom l'indique un modem routeur peut être vu comme la réunion dans un même coffret de deux appareils : un modem et un routeur. Dans la pratique il s'agit d'un ordinateur spécialisé assurant ces deux fonctions. Les modèles destinés aux particuliers ou aux sites professionnels de taille modeste comprennent un modem ADSL, un routeur, mais aussi le plus souvent un commutateur ethernet multi-ports et un point d'accès Wifi. Le schéma ci-dessous montre les relations qui existent entre les différents éléments composant un modem routeur.
Grâce au commutateur et au point d'accès Wifi, un seul appareil suffit donc pour créer un réseau local filaire, Wifi ou mixte de quelques postes et lui ouvrir l'accès à internet.
Sur les modèles récents l'adaptateur USB a disparu. Son utilisation, qui n'a jamais été recommandée, nécessitait l'installation du pilote correspondant. Le connecteur USB est cependant resté mais pour d'autres usages (cf. ci*après).
Les supermagicbox quant à elles incluent généralement en outre une fonction téléphonie sur IP et la réception de chaînes de télévision numériques. Sur les modèles actuels un ou plusieurs connecteurs USB permettent de mettre en œuvre un serveur d'impression (connexion d'une imprimante utilisable par tous les PC) et un serveur de fichiers (connexion d'un disque dur externe visible depuis chaque PC).
Tout ce qui a été dit ci-dessus reste valable même si l'accès à internet se fait via le câble au lieu d'une ligne ADSL. Bien évidemment le modem, séparé ou couplé avec le routeur, est spécifique mais le reste est identique.
La fibre optique permet de transporter des signaux numériques sur de longues distances avec peu d'affaiblissement et sans que ceux-ci soient parasités par des phénomènes externes. On n'est donc plus obligé de passer par des modems.
Les supermagicbox fournies par les FAI à leurs abonnés continuent toutefois d'être des modems routeurs afin de minimiser la diversité de leurs matériels. Leur raccordement se fera cependant différemment selon le mode d'accès. Dans le cas de la fibre on entre directement sur le routeur sans passer par la section modem. On rencontre deux modes de raccordement.
Dans le mode le plus ancien, la fibre arrive sur un boîtier intermédiaire alimenté par le secteur. Ce boîtier est un pont fibre / ethernet d'où l'on repart avec un câble réseau vers un port ethernet; dédié ou nom, du modem routeur.
Ce mode de raccordement tend à être remplacé par un branchement direct d'une jarretière fibre via un module SFP (Small Form-Factor Pluggable).
C'est le nom trompeur sous lequel sont généralement présentés les routeurs (ou les modems routeurs) incorporant un point d'accès Wifi. Tout comme un couteau tire-bouchon a deux fonctions qui n'ont en commun que le manche, celles d'un routeur wifi, routage et gestion du wifi, ne partagent que leur boîtier.
Le réseau Wifi sert exclusivement à l'acheminement des trames entre les stations du réseau local indépendamment de leur contenu. Le routeur fait transiter des paquets du réseau local vers internet et réciproquement. La présence d'un point d'accès Wifi ne change en rien la fonction de routeur de l'appareil contrairement à ce que pourrait laisser penser la juxtaposition des deux mots.
Il serait donc plus précis de parler de routeur point d'accès Wifi mais, par simplification, on utilise le terme de routeur Wifi malgré la confusion qu'il peut engendrer. C'est celle-ci qui conduit souvent à penser qu'il est indispensable de disposer d'un routeur pour créer un réseau Wifi alors qu'il suffit d'un point d'accès Wifi, qu'il soit ou non intégré dans un autre appareil.
Là aussi il s'agit d'un nom bien loin de décrire de quoi il retourne. Les appareils vendus sous ce nom sont en fait des modems routeurs dirs LTE (long terme evolution) communiquant avec internet via un réseau de téléphonie mobile, qu'il soit en 4G ou non. Ils reçoivent donc une carte SIM.
Seul le mode d'accès à internet les distingue des modems routeurs ADSL ou câble et tout comme eux ils intègrent un point d'accès Wifi. Ceux destinés à un usage nomade ne disposent généralement pas d'un commutateur ethernet mais certains fournisseurs d'accès à internet proposent maintenant des supermagicbox 4G pour les oubliés de l'ADSL.
Un téléphone portable comporte un modem en amont. Le système d'exploitation (Android ou autre) des modèles sophistiqués intègre le plus souvent une fonction routeur. La carte Wifi intégrée peut servir non seulement à la connexion à un réseau Wifi existant mais aussi de point d'accès Wifi.
Ces appareils se comportent donc alors exactement de la même manière que les modems routeurs dédiés dont il est question ci-dessus. Toutefois les appareils spécifiques peuvent disposer de possibilités de paramétrage plus étendues.
Les tablettes équipées d'une carte SIM ne se distinguent des téléphones sophistiqués car par leur taille. Ce qui vaut pour l'un vaut donc pour l'autre.
Ils sont présentés sous des noms divers, notamment routeurs de voyage. WISP signifie wifi internet service provider.
Un tel routeur est un client Wifi et il se connecte à un point d'accès comme n'importe quelle station Wifi. Comme tout routeur il sert de passerelle avec un réseau local qui pourra comporter plusieurs stations.
Certains peuvent servir simultanément de point d'accès Wifi. Dans ce cas, il faut garder en tête que les stations Wifi dépendantes ne bénéficieront que de la moitié du débit disponible sur la liaison amont.
Un modem et un routeur ont donc bien des rôles différents même quand les deux fonctions sont réunies dans un seul appareil. Les modems routeurs domestiques modernes permettent en outre de créer un réseau local ethernet ou Wifi comprenant plusieurs PC ou autres appareils. Ceux si pourront communiquer entre eux et, éventuellement, accéder à internet sans avoir besoin de faire jouer le rôle de passerelle à l'un d'entre eux.
On lit fréquemment sur la toile qu'un modem sert à transformer en signaux analogiques les signaux numériques envoyés par l'ordinateur. Ceci est bien sûr erroné. La modulation (la démodulation en réception) est une technique qui s'applique aussi bien à des signaux analogiques qu'à des signaux numériques sans changer leur nature, même si les moyens mis en œuvre diffèrent fondamentalement.
Dès le début de la radiophonie il a fallu trouver une astuce pour transmettre le son par la voie des ondes. On a donc imaginé d'envoyer sur l'antenne un signal à haute fréquence (appelé signal porteur ou tout simplement porteuse) dont les variations reproduiraient fidèlement le signal en provenance du micro.
Ce procédé appelé modulation d'une porteuse est toujours utilisé, tout au moins en France où la radio numérique hertzienne ne semble pas à l'ordre du jour. On peut moduler en amplitude (les variations d'amplitude de la porteuse reproduisent celles du signal à transmettre) ou en fréquence (les variations du signal à transmettre génèrent de petites variations de la fréquence de la porteuse). Le nom des bandes captées par nos récepteurs radio reflète le type de modulation utilisée : AM (amplitude modulation) qui englobe GO (grandes ondes), PO (petites ondes) et OC (ondes courtes), ou FM (frequency modulation).
Le cas de la bande FM est particulièrement intéressant car outre la porteuse on utilise aussi des sous-porteuses pour disposer de la stéréophonie et véhiculer des métadonnées (nom de la station et du programme par exemple) qui elles sont numériques.
Oui mais le modem, comment fonctionne-t-il ?
Tout comme dans le cas de la radio il module (démodule en réception) une porteuse. Les impulsions électriques qui représentent les bits modifient en cadence les propriétés de la porteuse : son amplitude ou sa fréquence, ou bien aussi sa phase.
Un exemple simple va donner une idée de la manière dont cela fonctionne. Nous utiliserons pour cela la modulation en fréquence.
La porteuse est un signal alternatif de fréquence F envoyé en permanence sur la ligne. Lorsqu'un 1 doit être transmis on va augmenter légèrement cette fréquence d'une valeur f pendant un intervalle de temps convenu. Quand c'est un 0 qu'il faut transmettre on va au contraire diminuer la fréquence F d'une valeur f. Un 1 sera donc représenté par un signal de fréquence F+f et un 0 par un signal de fréquence F-f.
Aujourd'hui on emploie conjointement tous les types de modulation afin d'exploiter au mieux la capacité des lignes téléphoniques. Avec l'ADSL on va même encore plus loin puisque là on se sert de porteuses multiples. Il y en a plus de 200 (plus de 500 en ADSL 2) comme s'il y avait 200 modems qui travaillaient en parallèle.
Pour donner une idée de l'évolution récente des modems, il suffit de rappeler que pendant très longtemps les vitesses de transmission ont plafonné à 2400 bits/s et qu'aujourd'hui l'ADSL2 permet d'atteindre plus de 20 Mbits/s, soit un facteur multiplicatif de près de 100 000 !